Les Herbiers. Après la grippe aviaire, le retour des expositions d’oiseaux

Les membres du Canari club herbretais n’en pouvaient plus de ne pas sortir leurs oiseaux. L’épidémie de grippe aviaire les contraignait à les laisser enfermés. Ils vont enfin pouvoir sortir, pour la bourse aux oiseaux et le championnat de France d’estrildidés.

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 Les organisateurs de la bourse aux oiseaux et du championnat de France d’estrildidés entourent Stéphane Raynaud, adjoint aux événements aux Herbiers.
 

La crise de la grippe aviaire, qui a fortement touché la Vendée dans la première partie de l’année, semble parvenir à son terme malgré quelques cas retrouvés en faune sauvage. De quoi égayer les éleveurs d’estrildidés, ces petits oiseaux présents partout dans le monde. Et aussi le Canari club herbretais. Ses membres vont enfin pouvoir organiser leur bourse aux oiseaux et, avec le Club et Groupement technique des estrildidés (CGTE), le championnat de France des estrildidés. « Nous avons dû annuler notre dernier rassemblement à cause de la grippe aviaire. Nos oiseaux devaient être confinés alors qu’aucun canari ou estrildidé n’a jamais eu la maladie », indique Loïc Hudon, co président du Canari club.


Dans le respect de l’animal


Ces retrouvailles sont attendues et se dérouleront les samedi 10 et dimanche 11 septembre. « On ne sait pas encore combien il y aura de participants. Pour la bourse, il est encore possible de s’inscrire », pendant que pour le championnat de France, la grippe aviaire freine toujours : « Il y a des régions encore très surveillées. Nous avons déjà de la chance d’avoir eu l’autorisation préfectorale pour organiser cette manifestation », indique Claude Crétual, président du CGTE.


Stéphane Raynaud, adjoint en charge de la culture, des associations et des événements se réjouit de la tenue de l’événement. « C’est une chance pour les Herbretais et les Vendéens de découvrir de beaux oiseaux, pour certains très rares. Les éleveurs ont deux grandes qualités : le savoir-faire et la passion », poursuit-il.


Pour le championnat de France, « qui ouvre la porte pour participer aux championnats du monde qui se dérouleront en Italie, en début d’année 2023 », les éleveurs viennent de la France entière. « Nous avons même un concurrent qui arrive de l’île de La Réunion », note Claude Crétual qui organise le 18e concours. « D’habitude, nous avons plus de 1 500 oiseaux engagés. Le championnat a toujours eu lieu en Vendée et depuis quelques années, aux Herbiers. C’est central pour les éleveurs », continue l’homme.


Ces oiseaux, qui pour certains obtiendront une médaille, seront exposés tout le week-end au parc-expo. Et, tient à préciser Loïc Hudon, « les animaux seront visibles dans de petites cages. Mais il ne faut surtout pas penser qu’ils vivent là-dedans à l’année. Nous avons tous des volières spacieuses, on élève dans le respect de la vie animale. S’ils n’étaient pas bien, nous ne pourrions de toute façon pas faire de concours, ni de reproductions. »


La bourse permettra d’ailleurs à ces éleveurs de troquer de beaux spécimens contre d’autres, entre passionnés qui « respectent la charte de bonnes pratiques d’élevages que nous avons mise en place ».


Samedi 10 et dimanche 11 septembre, au parc-expo des Herbiers, de 9 h à 18 h. Gratuit. Bar et restauration rapide surplace.

 
 
« On ne fait pas fortune avec les oiseaux » : en Vendée, le système D des éleveurs de jolis piafs
 
Quatre-vingt-dix passionnés, venus de toute la France, ont participé, vendredi 9 septembre 2022, au concours national des estrildidés, aux Herbiers (Vendée). Une passion « modeste », loin de l’image des spécimens hors de prix, décrypte le président de l’association organisatrice. À découvrir encore ce dimanche.
 Moi
 Claude Crétual, président du Club et groupement technique des estrildidés(CGTE). qui organise le championnat de France aux Herbiers.
 
Connaissez-vous les estrildidés ? Derrière ce nom pas simple à prononcer, se cachent les couleurs chatoyantes d’une multitude de passereaux, des oiseaux exotiques : la famille compte 141 espèces répartis en 31 genres. Et leur capitale s’établit ce week-end des 10 et 11 septembre dans la ville des Herbiers (Vendée), qui accueille le championnat de France, ainsi qu’une exposition.
Quatre-vingt-dix passionnés venus de tout le pays ont soumis leurs spécimens au jury, vendredi. Pas de gros chèques à l’arrivée : les vainqueurs par catégorie remportent juste un diplôme. On ne fait pas fortune avec les oiseaux. À part, peut-être, les trafiquants, ce qui n’est pas notre cas , sourit Claude Crétual, président de l’association organisatrice, le Club et groupement technique des estrildidés (CGTE).
 
   
 
Une « orchidée volante »
Ici, vous ne trouverez pas New Kim, ce pigeon voyageur adjugé aux enchères à un acheteur chinois à un prix record de 1,6 million d’euros, en 2020. Mais les spécimens exposés rivalisent de couleurs et d’élégance, à force de croisements effectués par leurs éleveurs, amateurs. Le Diamant de Gould, par exemple, est surnommé par certains, l’orchidée volante » , illustre Claude Crétual.
 
 volire
 Des centaines d’oiseaux sont en exposition jusqu’à ce dimanche 11 septembre, au parc des expositions de la gare, aux Herbiers.
 

D’argent, assure-t-il, il est finalement peu question dans le milieu : La plupart des éleveurs ne sont pas des gens très fortunés. Ils fonctionnent surtout par échanges. Et quand l’accord est monnayé, il s’élève peut-être à 20 ou 50 € , selon lui. Les plus gros peuvent posséder jusqu’à 300 ou 400 oiseaux.


Un rendez-vous mondial en Italie, début 2023


Même économie de moyens, en ce qui concerne l’équipement. Les cages et volières sont souvent construites par les éleveurs eux-mêmes. Il faut tout de même acheter néons et humidificateurs, pour recréer les conditions propices à la reproduction chez certaines espèces originaires de l’hémisphère sud. Et les graines. Un sac de 25 kg coûte entre 20 et 30 €. Il nourrit mes 200 oiseaux pendant un mois » , calcule-t-il.


Reste à financer les déplacements, pour les concours, même si des convoyages d’oiseaux sont organisés au départ de chaque région. Système D, toujours. Pour autant, un certain nombre d’éleveurs, primés aux Herbiers, participeront début 2023 au championnat du monde, en Italie. Un budget à prévoir , reconnaît Claude Crétual. La rançon d’une passion.


Dimanche 11 septembre, de 9 h à 15 h, exposition ouverte au public, au parc des expositions de la gare, aux Herbiers.