« On ne fait pas fortune avec les oiseaux » : en Vendée, le système D des éleveurs de jolis piafs
 
Quatre-vingt-dix passionnés, venus de toute la France, ont participé, vendredi 9 septembre 2022, au concours national des estrildidés, aux Herbiers (Vendée). Une passion « modeste », loin de l’image des spécimens hors de prix, décrypte le président de l’association organisatrice. À découvrir encore ce dimanche.
 Moi
 Claude Crétual, président du Club et groupement technique des estrildidés(CGTE). qui organise le championnat de France aux Herbiers.
 
Connaissez-vous les estrildidés ? Derrière ce nom pas simple à prononcer, se cachent les couleurs chatoyantes d’une multitude de passereaux, des oiseaux exotiques : la famille compte 141 espèces répartis en 31 genres. Et leur capitale s’établit ce week-end des 10 et 11 septembre dans la ville des Herbiers (Vendée), qui accueille le championnat de France, ainsi qu’une exposition.
Quatre-vingt-dix passionnés venus de tout le pays ont soumis leurs spécimens au jury, vendredi. Pas de gros chèques à l’arrivée : les vainqueurs par catégorie remportent juste un diplôme. On ne fait pas fortune avec les oiseaux. À part, peut-être, les trafiquants, ce qui n’est pas notre cas , sourit Claude Crétual, président de l’association organisatrice, le Club et groupement technique des estrildidés (CGTE).
 
   
 
Une « orchidée volante »
Ici, vous ne trouverez pas New Kim, ce pigeon voyageur adjugé aux enchères à un acheteur chinois à un prix record de 1,6 million d’euros, en 2020. Mais les spécimens exposés rivalisent de couleurs et d’élégance, à force de croisements effectués par leurs éleveurs, amateurs. Le Diamant de Gould, par exemple, est surnommé par certains, l’orchidée volante » , illustre Claude Crétual.
 
 volire
 Des centaines d’oiseaux sont en exposition jusqu’à ce dimanche 11 septembre, au parc des expositions de la gare, aux Herbiers.
 

D’argent, assure-t-il, il est finalement peu question dans le milieu : La plupart des éleveurs ne sont pas des gens très fortunés. Ils fonctionnent surtout par échanges. Et quand l’accord est monnayé, il s’élève peut-être à 20 ou 50 € , selon lui. Les plus gros peuvent posséder jusqu’à 300 ou 400 oiseaux.


Un rendez-vous mondial en Italie, début 2023


Même économie de moyens, en ce qui concerne l’équipement. Les cages et volières sont souvent construites par les éleveurs eux-mêmes. Il faut tout de même acheter néons et humidificateurs, pour recréer les conditions propices à la reproduction chez certaines espèces originaires de l’hémisphère sud. Et les graines. Un sac de 25 kg coûte entre 20 et 30 €. Il nourrit mes 200 oiseaux pendant un mois » , calcule-t-il.


Reste à financer les déplacements, pour les concours, même si des convoyages d’oiseaux sont organisés au départ de chaque région. Système D, toujours. Pour autant, un certain nombre d’éleveurs, primés aux Herbiers, participeront début 2023 au championnat du monde, en Italie. Un budget à prévoir , reconnaît Claude Crétual. La rançon d’une passion.


Dimanche 11 septembre, de 9 h à 15 h, exposition ouverte au public, au parc des expositions de la gare, aux Herbiers.